Body Minute, célèbre chaîne d’instituts de beauté, traverse une crise sans précédent. Une vidéo humoristique datant de 2022 refait surface en 2025 et déclenche une vague de critiques virulentes sur les réseaux sociaux. Assignations en justice, accusations d’acharnement et appels au boycott : retour sur une affaire qui met à mal l’image de l’enseigne.
Une vidéo parodique à l’origine de la polémique
En octobre 2022, Laurène Lévy, créatrice de contenus connue sous le pseudonyme @laulevy sur TikTok, publie une vidéo humoristique dans laquelle elle caricature une mauvaise expérience dans un institut Body Minute. La vidéo, initialement ignorée, refait surface en 2025 et attire une réaction inattendue de la part de l’enseigne.
Selon Laurène, Body Minute a demandé à ses employées de signaler la vidéo et de commenter pour la discréditer. En parallèle, une lettre recommandée aurait été adressée à son employeur, l’accusant d’avoir orchestré cette production pour nuire à la marque. « Cela n’a jamais été le cas », se défend Laurène. Peu après, elle affirme avoir reçu des menaces de mort et de viol, bien qu’aucun lien direct ne puisse être établi avec l’entreprise.
Un procès qui divise l’opinion publique
En décembre 2024, soit deux ans après la publication initiale, Laurène est assignée en justice par Body Minute. Jean-Christophe David, fondateur de la marque, commente : « C’est une vidéo méprisante. Quand je vois une influenceuse critiquer des jeunes esthéticiennes… c’est dégueulasse. » Il conditionne le retrait de la plainte à la suppression de la vidéo.
Cette démarche judiciaire suscite une vive polémique. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses voix s’élè vent pour dénoncer une réaction jugée disproportionnée. « Cette façon de gérer la communication est catastrophique », s’indigne un internaute. D’autres utilisateurs dénoncent un acharnement contre Laurène, tandis que certaines clientes partagent leurs mauvaises expériences dans les instituts Body Minute. L’affaire prend alors une ampleur inattendue, et un appel au boycott est lancé, rassemblant des milliers de soutiens.
Une gestion de crise qui attise les tensions
Pour tenter de contenir la polémique, Body Minute adopte une stratégie de communication agressive. Sur son compte officiel, l’enseigne publie des vidéos attaquant directement Laurène, la surnommant « Laurène la haine ». Ces publications, perçues comme provocantes et hostiles, ne font qu’alimenter la colère des internautes. « Qui gère leur communication ? C’est une honte ! », commente un utilisateur outré.
Jean-Christophe David a également admis avoir investi des sommes importantes pour minimiser l’impact de la vidéo sur les recherches en ligne. « Cela fait deux ans que j’ai dépensé pour qu’on arrête de nous parler de cette histoire et que la vidéo ne remonte plus quand on cherche Body Minute sur les réseaux », confie-t-il. Cependant, ces efforts semblent avoir eu l’effet inverse, amplifiant la visibilité du scandale.
Des répercussions économiques et réputationnelles majeures
Les appels au boycott pourraient avoir des conséquences économiques lourdes pour Body Minute, opérant dans un secteur où la concurrence est féroce. La confiance des clientes, essentielle dans l’industrie de la beauté, semble sérieusement ébranlée. De nombreux témoignages d’anciennes clientes relatant des expériences négatives viennent s’ajouter à la crise, accentuant encore davantage le sentiment de défiance envers l’enseigne.
Sur le plan de la réputation, Body Minute devra relever un défi de taille pour restaurer son image. Dans un environnement où les consommateurs sont de plus en plus sensibles aux questions éthiques et à la transparence, l’enseigne devra redoubler d’efforts pour regagner la confiance de sa clientèle. Une communication plus empathique et une gestion plus mesurée des critiques auraient pu désamorcer la situation avant qu’elle ne prenne une telle ampleur.
Une affaire révélatrice des défis des marques à l’ère numérique
Cette polémique illustre les risques auxquels les entreprises sont exposées à l’ère des réseaux sociaux. Une vidéo anodine peut rapidement devenir virale, entraînant une cascade d’événements incontrôlables. La réaction de Body Minute, jugée excessive et maladroite, a non seulement renforcé l’attention médiatique, mais aussi amplifié le mécontentement des internautes.
Pour Body Minute, cette affaire est une leçon sur l’importance de la transparence et de la maîtrise de la communication de crise. Dans un contexte où les consommateurs n’hésitent pas à faire entendre leur voix et à mobiliser des communautés en ligne, les entreprises doivent adopter des stratégies de communication nuancées et adaptées.
Le dénouement de cette affaire sera déterminant pour l’avenir de l’enseigne. Il pourrait également devenir un exemple marquant de gestion de crise pour d’autres marques confrontées à des situations similaires à l’ère de la viralité numérique.