Cindy Fabre, ancienne Miss France et actuelle présidente du concours, a livré un témoignage bouleversant sur sa maternité. Invitée dans l’émission Ça commence aujourd’hui, elle a raconté son accouchement prématuré sous anesthésie générale, suivi d’un post-partum marqué par une profonde sensation de déconnexion. Un récit sincère pour briser les tabous autour des difficultés maternelles.
Un accouchement prématuré sous anesthésie générale.
Enceinte de son fils Élio en 2012, Cindy Fabre a vécu une grossesse qualifiée de « à risques ». Dès les premiers mois, les examens médicaux se sont enchaînés, souvent porteurs de mauvaises nouvelles. À huit mois, une hémorragie a conduit à un accouchement en urgence. « Les médecins m’ont dit : “Il y a trop de risques, on vous endort”. Je n’ai pas eu le temps de réaliser ce qui se passait. »
Cindy Fabre a été plongée dans une anesthésie générale. À son réveil, elle a ressenti un profond désarroi. « On m’a tendu mon bébé, mais je n’arrivais pas à ouvrir les yeux. Je tenais une forme sans reconnaître son visage… C’était irréel », confie-t-elle avec émotion. Cette expérience, qu’elle qualifie de « traumatisante », a été suivie d’une amnésie des quatre premiers jours après l’accouchement. « Je n’ai aucun souvenir, seulement quelques photos pour me raccrocher à cette période. »
Un post-partum marqué par la dysphorie maternelle.
Après l’accouchement, Cindy Fabre a dû affronter une période sombre. Clouée au lit à cause d’une tension extrêmement basse, elle n’a pas pu prodiguer les premiers soins à son fils. « J’étais amorphe, incapable de participer à ces moments précieux. Cela a nourri un sentiment de culp abilité immense », explique-t-elle. Pendant plusieurs mois, elle a vécu un profond sentiment de déconnexion avec son bébé. « Je me demandais : “Est-ce que c’est vraiment mon enfant ? Pourquoi je ne ressens rien ?” Cette absence de lien m’a hantée. Je pensais que je n’étais pas faite pour être mère. »
Cette expérience douloureuse correspond à ce que l’on qualifie de dysphorie maternelle, un trouble encore trop peu discuté. Selon les études, la dépression post-partum touche environ 16,7 % des femmes dans les deux mois suivant la naissance, mais nombre d’entre elles hésitent à en parler par peur d’être jugées.
Un lien forgé avec le temps et la persévérance.
Malgré ces débuts difficiles, Cindy Fabre a progressivement tissé un lien avec son fils. Le tournant est survenu grâce à une petite découverte qui a marqué son esprit. « Un jour, Élio a souri et j’ai vu cette fossette sur sa joue, la même que moi et ma mère. À ce moment-là, je me suis dit : “Oui, c’est mon fils.” »
Ce lien, qu’elle décrit comme long à construire, est aujourd’hui solide et profond. Elle a également choisi d’être totalement honnête avec son fils, aujourd’hui âgé de 12 ans. « Je lui ai raconté toute la vérité. Je ne voulais pas lui donner une version idéalisée de sa naissance. Je lui dis souvent : “Tu es une force de la nature, tu as été la cellule la plus combative, et cette force te suivra toute ta vie.” »
Briser les tabous autour de la maternité.
En racontant son histoire, Cindy Fabre souhaite déconstruire les clichés entourant la maternité. « On nous fait croire que devenir mère est toujours instinctif, naturel et merveilleux. Mais ce n’est pas toujours le cas, et c’est normal. Cela ne fait pas de nous de mauvaises mères. »
Son témoignage met également en lumière la nécessité d’un meilleur accompagnement psychologique pour les femmes confrontées à des accouchements traumatiques ou des dépressions post-partum. « Il est essentiel que les mères aient accès à une aide adaptée, sans jugement, pour surmonter ces épreuves. La maternité est un chemin unique pour chacune, et il n’y a pas de bonne ou mauvaise manière de le parcourir. »
Un message d’espoir pour toutes les mères.
Aujourd’hui, Cindy Fabre partage une relation épanouie avec son fils Élio et souhaite que son expérience inspire d’autres femmes à surmonter leurs propres difficultés. « Ce n’est pas parce que le départ est difficile que la suite sera sombre. La maternité est un chemin parfois sinueux, mais il en vaut la peine. »
À travers son récit poignant, Cindy Fabre contribue à libérer la parole sur un sujet encore trop souvent tabou. Elle rappelle que chaque parcours est unique et qu’il est normal de rencontrer des obstacles sur le chemin de la maternité. « Prenez le temps qu’il vous faut, acceptez vos émotions et, surtout, osez demander de l’aide. »
