Connu pour ses vernis à ongles innovants et respectueux de l’environnement, le spécialiste français Nailmatic met un terme à son activité. Placée en liquidation judiciaire en décembre 2024, la marque n’aura pas réussi à pérenniser son modèle économique malgré une offre made in France et une présence internationale.
Un modèle innovant mais fragile face à la pression économique.
Fondée en 2012 par Lilian Monnier et Boris Gratini, Nailmatic a rapidement marqué les esprits avec des produits biosourcés et « clean », incluant des vernis à ongles à base d’eau pour enfants, des tatouages temporaires, et des paillettes biodégradables. La marque s’est distinguée grâce à son engagement écologique et sa fabrication française. Elle s’était même aventurée dans l’innovation technologique en lançant les premiers distributeurs automatiques de vernis à ongles dans des concept stores, avant d’opter pour une stratégie commerciale plus classique.
Malgré un chiffre d’affaires de 4 millions d’euros en 2023, dont 30 % réalisés à l’international, et une présence dans plus de 1 500 points de vente à travers le monde, Nailmatic n’a pas réussi à surmonter les défis économiques. La concurrence des produits importés à bas prix, combinée à la difficulté de maintenir un modèle rentable sur un segment de niche, a conduit l’entreprise à la cessation des paiements en novembre 2024.
Une annonce émouvante et des réactions en chaîne.
La liquidation judiciaire a été prononcée par le tribunal de commerce de Paris le 12 décembre 2024, marquant officiellement la fin de l’aventure Nailmatic. Clémence Huignard, directrice générale, a partagé la nouvelle sur LinkedIn dans un message empreint d’émotion. “Ces dernières semaines ont été intenses et difficiles, mais elles ont aussi révélé ce qui faisait la force de cette entreprise : une équipe extraordinaire, engagée jusqu’au bout pour laisser une situation la plus propre possible et servir nos clients avec cœur, jusqu ‘au dernier instant”, a-t-elle écrit. Elle en a profité pour remercier son équipe et les nombreux soutiens reçus, tout en saluant les entrepreneurs français œuvrant pour des produits de qualité et locaux.
Cette annonce a suscité une forte réaction sur les réseaux sociaux. Les clients fidèles et partenaires ont exprimé leur tristesse et leur admiration pour la marque. Parmi les nombreux commentaires, certains espèrent déjà une éventuelle relance ou une reprise des activités. “Merci à vous, Nailmatic était une super marque”, “Trop triste. Vos produits étaient vraiment chouettes…”, ou encore “J’espère toujours qu’une reprise aura lieu !”, peut-on lire sous le post de Clémence Huignard.
Un soutien des investisseurs insuffisant pour sauver l’entreprise.
Au fil des années, Nailmatic avait pourtant su attirer l’attention d’investisseurs majeurs. En 2017, la start-up avait levé 2 millions d’euros auprès d’Odyssée Ventures, avant de passer sous le contrôle de Rocher Participations, la holding familiale du groupe Rocher, en 2020. Malgré ces soutiens, l’entreprise n’a pas réussi à s’adapter aux défis économiques et à la montée en puissance de la concurrence internationale à bas coûts.
Le segment des produits de beauté, en particulier celui des vernis à ongles et des accessoires pour enfants, reste dominé par des acteurs proposant des tarifs agressifs et des volumes élevés. Nailmatic, en s’appuyant sur une production française et des matières premières respectueuses de l’environnement, n’a pas pu rivaliser sur le plan des coûts tout en maintenant sa philosophie et sa qualité.
Un marché des cosmétiques fragilisé par la crise économique.
La disparition de Nailmatic s’inscrit dans un contexte économique difficile pour l’industrie de la beauté. Après la faillite de The Body Shop en juillet 2024, cette liquidation judiciaire est un nouveau signal d’alarme pour les marques françaises et internationales. Ces dernières doivent faire face à l’inflation des coûts de production, à une consommation en baisse et à une concurrence accrue.
Pour les consommateurs, cette nouvelle perte marque un coup dur. Nailmatic avait su séduire grâce à ses valeurs et à son engagement pour des produits respectueux de l’environnement. Son positionnement « made in France » et ses innovations, comme les vernis à base d’eau pour enfants ou les accessoires ludiques pour le bain, en avaient fait une marque appréciée des familles et des amateurs de cosmétiques clean. Avec la disparition de Nailmatic, c’est une offre unique et engagée qui disparaît des rayons.
Un possible renouveau pour l’équipe Nailmatic ?
Malgré cette fin regrettable, une lueur d’espoir transparaît dans les déclarations de Clémence Huignard. En conclusion de son message, elle a évoqué la possibilité d’une nouvelle aventure : « L’aventure Nailmatic se termine, mais une nouvelle page s’écrira bientôt. » Si cette phrase reste énigmatique, elle laisse entrevoir la possibilité que l’équipe ou certains membres de la direction envisagent un nouveau projet dans le domaine des cosmétiques ou de l’entrepreneuriat en général.
Pour l’heure, aucune information officielle n’a été communiquée sur une éventuelle reprise des actifs de Nailmatic ou sur la création d’une nouvelle structure. Cependant, le savoir-faire et les valeurs portées par la marque pourraient bien trouver un second souffle dans un autre projet, porté par les anciens collaborateurs ou par de nouveaux investisseurs.
Une leçon pour les acteurs du « made in France ».
La liquidation de Nailmatic rappelle les défis auxquels sont confrontées les entreprises françaises qui misent sur le « made in France » et des produits écoresponsables. Si ces valeurs rencontrent un écho favorable auprès des consommateurs, elles ne suffisent pas toujours à garantir la viabilité économique d’une entreprise, notamment dans des secteurs ultra-concurrentiels.
Pour les entrepreneurs français, cette histoire met en lumière l’importance de trouver un équilibre entre innovation, compétitivité des prix et solidité financière, tout en restant fidèle à ses engagements. Comme l’a souligné Clémence Huignard dans son message, soutenir les marques locales et les produits fabriqués en France est essentiel pour préserver l’écosystème entrepreneurial et les emplois dans l’Hexagone.
Si la fin de Nailmatic marque une page qui se tourne, elle pourrait aussi servir de leçon et d’inspiration pour d’autres entrepreneurs souhaitant s’aventurer sur le marché des cosmétiques ou d’autres secteurs touchés par des défis similaires. L’histoire de Nailmatic, bien que ponctuée de difficultés, restera une illustration de l’audace et de l’innovation à la française.
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