Les produits capillaires comme les teintures et les lisseurs chimiques pourraient augmenter le risque de développer un cancer du sein, selon des recherches récentes. Ces produits contiennent des substances chimiques perturbant le système endocrinien, pouvant interférer avec les hormones et affecter la croissance des tissus mammaires.
Des substances chimiques mises en cause
Les teintures capillaires permanentes et les lisseurs chimiques contiennent souvent des composés tels que les amines aromatiques, les parabènes, les phtalates et le formaldéhyde. Ces substances sont suspectées d’être cancérigènes. Selon le Dr Monika Jani, gynécologue et obstétricienne à l’Hôpital Général Bhailal Amin de Vadodara, « les produits chimiques comme le formaldéhyde, utilisés dans les traitements de lissage, peuvent être absorbés par le cuir chevelu, particulièrement lorsque de la chaleur est appliquée, provoquant des dommages à l’ADN et augmentant le risque de cancer ».
Ces produits contiennent également plus de 5 000 composés chimiques, dont certains perturbent les fonctions hormonales en imitant ou bloquant les hormones naturelles du corps, comme l’œstrogène. Cette perturbation hormonale peut favoriser le développement de cancers hormonodépendants, notamment le cancer du sein.
Une augmentation significative du risque
Une étude connue sous le nom de « Sister Study », menée sur près de 47 000 femmes, a révélé que celles utilisant régulièrement des teintures capillaires permanentes au cours de l’année précédant leur participation à l’étude présentaient un risque accru de 9 % de développer un cancer du sein par rapport à celles qui n’utilisaient pas ces produits. Les femmes utilisant des lisseurs chimiques toutes les 5 à 8 semaines voyaient ce risque augmenter de 30 %.
Il est également établi que les teintures capillaires de teintes sombres contiennent des concentrations plus élevées de substances chimiques, ce qui aggrave les risques en cas d’utilisation fréquente. « Les femmes qui utilisent ces produits régulièrement, surtout celles ayant des antécédents familiaux de cancer du sein, devraient être particulièrement vigilantes quant à leur exposition », insiste le Dr Monika Jani.
Précautions et alternatives pour réduire les risques
Les experts recommandent de limiter l’utilisation de teintures et de lisseurs chimiques pour réduire les risques potentiels. « Minimiser la fréquence d’utilisation ou opter pour des alternatives moins toxiques, comme les teintures naturelles à base de plantes, peut aider à réduire l’exposition aux produits chimiques nocifs », explique le Dr Jani.
Les protocoles de sécurité, comme le port de gants lors de l’application, le rinçage rigoureux des produits et l’évitement des traitements thermiques combinés aux lisseurs chimiques, sont également essentiels. La chaleur, en effet, accélère l’absorption des substances chimiques par le cuir chevelu, augmentant ainsi leur toxicité.
Pour les femmes ayant une prédisposition génétique ou des antécédents familiaux de cancer du sein, la prudence est encore plus cruciale. Bien qu’aucune étude spécifique n’ait prouvé une susceptibilité accrue chez ces populations face aux produits capillaires, leur risque de cancer reste naturellement plus élevé. Par conséquent, une réduction de l’exposition aux agents potentiellement cancérigènes est fortement conseillée.
Un enjeu de sensibilisation et d’information
Ces découvertes soulignent l’importance d’une sensibilisation accrue aux produits cosmétiques et à leurs effets sur la santé. « Les femmes doivent peser les bénéfices esthétiques des teintures et des lisseurs contre leurs risques potentiels pour la santé. S’informer sur les ingrédients, privilégier des produits plus sûrs et limiter la fréquence d’utilisation peut faire une grande différence », conclut le Dr Jani.
Alors que la recherche continue de faire des progrès dans la compréhension des liens entre cosmétiques et santé, il est essentiel que les consommateurs restent vigilants et prennent des décisions éclairées pour leur bien-être à long terme.